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La toile du changement

Quand le changement devient une histoire de dénouement…

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Des complications autour des émotions

21 décembre 202326 octobre 2024

Comme pour d’autres aspects qui nous constituent, les émotions sont un outil indispensable du corps pour nous guider, jour après jour. Elles peuvent aussi se dérégler, et nous faire souffrir. Il est donc primordial de comprendre leur fonctionnement pour savoir comment mettre en marche les changements à apporter en cas de nécessité. 

Comment tout cela fonctionne t-il?

Les émotions seraient tout d’abord une réaction physiologique du corps face à nos pensées qui s’activent en réponse à une situation vécue. En effet, regardons le modèle des niveaux logiques, également appelé pyramide de Dilts. Notre comportement est conditionné par nos émotions qui dépendent, de leur côté, de nos croyances. Par exemple, si nous ressentons de la colère parce qu’une personne est en retard, c’est parce que nous imaginons tout de suite que ce retard signifie notamment un manque de respect, une négligence, sans avoir pourtant aucune information réelle sur les raisons de ce retard. C’est donc notre projection imaginative qui a créé, en un clin d’œil, des scénarios basés sur des croyances qui ont alors déclenché l’émotion.

L’inverse est également vrai : tant qu’une émotion est activée, le ou les croyances associées sont aussi activées. Ce lien explique la nécessité d’attendre que l’émotion passe avant de pouvoir avoir de nouveau les idées claires pour notamment espérer une discussion constructive avec les autres, ou soi-même.

Les émotions seraient aussi une affaire d’habitudes. En effet, dans l’hypothalamus sont rassemblées certaines substances chimiques correspondant à des émotions données. Si nous habituons nos cellules à ne vivre que certaines émotions,elles produisent des récepteurs adaptés uniquement à ces substances chimiques. Plus les années passent, plus les cellules auront du mal à recréer d’autres récepteurs.  

Faisons le tour des principales émotions. Selon la psychothérapeute Christel Petitcollin, nous naissons tout d’abord avec quatre d’entre elles. La joie, moteur à l’envie de vivre et de progresser. La tristesse, émotion certes moins facile à vivre mais indispensable pour clore une période de vie, faire son deuil et tourner la page. La colère, dont ses frémissements d’agacement à signaler qu’un élément semble menacer notre territoire. Et enfin, la peur, qui se déclenche lorsque notre cerveau a le sentiment qu’il faut rester prudent, se préparer suffisamment ou mieux s’informer sur une situation. 

Nous pouvons rajouter une cinquième émotion, la frustration. Nous naissons avec l’illusion de toute puissance. Que tout tourne autour de nous et que nos moindres désirs sont satisfaits. Puis, vers trois ans, nous nous confrontons à la réalité, et nous en souffrons certes, mais ce sentiment de frustration est essentiel pour apporter les limites indispensables à notre équilibre mental. Elle permet en effet de structurer le psychisme en créant un cadre qui fixe des repères, des limites et d’éviter ainsi les comportements violents et compulsifs.

Ensuite, la socialisation passe par l’apprentissage de deux émotions. Tout d’abord la honte, dont son objectif est de provoquer une sensibilité au regard extérieur et au jugement des pairs. Ensuite vient la culpabilité, signal qui indique la transgression d’un interdit socialement établi. 

Toutes ces émotions sont sensées nous guider jusqu’au jour où elles ont elles-mêmes besoin de retrouver un guide.

Les difficultés rencontrées 

Nous pouvons nous retrouver comme aspiré(e) par des émotions dites négatives suite à un évènement douloureux, traumatique, ayant créé une « nouvelle habitude émotive ». Nous pouvons aussi avoir pris l’habitude, pendant plusieurs années, et surtout durant l’enfance, de vivre certaines émotions négatives car entouré(e) de personnes vivant ces types d’émotions négatives qui, par le processus de conditionnement naturel chez l’homme, sont devenus nos propres habitudes.

Par moment, ces émotions négatives sont des peurs sociétales. En effet, si nous imaginons la société comme un gros centre commercial, le rayon « peur » aurait une gamme riche et diversifié de produits ! Et nous pouvons, malgré nous, acheter beaucoup de ces produits… Nous sommes loin des peurs premières, de manquer de faim, de soif, de mourir. Aujourd’hui, nous avons peur de ne pas réussir notre vie (et après tout, si nous ratons notre vie, mais que nous sommes heureux, n’est-ce pas mieux?), de sortir de la norme, de ne plus être attirant, de perdre son travail, de vieillir, de ne pas s’en sortir financièrement, de la retraite, de l’écologie etc. Aux peurs premières qui étaient sensées nous faire réagir pour protéger notre sécurité, nous sommes donc noyé(e) dans des émotions de craintes de tout bord et ne savons plus, par moment, où donner de la tête.

Arrêtons nous un instant sur une peur de plus en plus sociétalement répandue : celle de ne pas être « parfait(e) ». Nous pouvons en effet avoir être éduqué(e) (par notre entourage mais aussi la société) à croire en la possibilité d’atteindre un idéal de perfection et se mettre à courir après. Nous vivons alors continuellement des sentiments d’échec, sapant le moral et la confiance en soi.

Le mécanisme d’idéal de toute puissance qui est à l’œuvre derrière cette recherche de perfection peut aussi entrainer une moindre gestion de la frustration. En effet, si nous développons la croyance d’un monde sans aucune limite et de pouvoir être toujours plus « puissant », de pouvoir notamment satisfaire nos désirs toujours plus rapidement, nous perdons au fur et à mesure notre capacité à gérer nos sentiments de frustration indispensable à l’équilibre psychique.

En outre, l’éducation des émotions varie souvent selon le genre. Les petites filles ont souvent été éduquées à l’interdiction de la colère, entraînant notamment une difficulté à faire respecter leur territoire, à savoir dire non. Inversement, les hommes sont encore sur-éduqués à l’interdit de la tristesse, rendant alors les processus de deuil et de passage au renouveau compliqués. 

Enfin, une confusion entre émotions et comportement peut entrainer des problématiques. En effet, des personnes peuvent avoir très bien compris que toute émotion est légitime, mais justifient alors des comportements inadéquats, voire violents, car elles sont persuadées que le comportement qui découle de l’émotion est une seule et même chose. Inversement, des personnes peuvent s’interdire de vivre certaines émotions, telles que la colère, car elles ont pu notamment être grondées petites pour avoir tapé quelqu’un etet ont cru que la punition qui en a suivi blâmait le fait d’avoir ressenti de la colère. Il est encore rare aujourd’hui d’éduquer les enfants à distinguer leurs émotions de leurs comportements.

Lorsque ces émotions dites « négatives » sont en place, elles utilisent nos capacités imaginatives et de futurisation pour nous aspirer dans des scénarios angoissants. Elles puisent beaucoup d’énergie, ce qui renforce les mauvaises habitudes, sape le moral, et peut aller jusqu’à détériorer la santé.

Les solutions, me voilà !

Si la difficulté que nous rencontrons est l’activation trop fréquente d’une émotion que nous vivons durement ou que nous avons diagnostiqué comme principal blocage au changement, la première étape reste celle de l’observation. Observons ce qui peut bien être à l’origine de cette émotion: serait-ce des habitudes, des blessures, des croyances, qu’il serait intéressant de modifier?

Si l’origine est une blessure, nous pouvons notamment travailler dessus thérapeutiquement. Si c’est une habitudes émotionnelle, nous pouvons agir directement dessus en nous entrainant à prendre du recul sur celle-ci via notamment la méditation. Mieux conscientiser, via l’observation, la façon de fonctionner de nos émotions est déjà une façon naturelle d’apprendre à notre corps à prendre du recul dessus et à regagner en marge d’action. Attention: adopter naturellement une posture de recul sur nos émotions est très différent de « nier » nos émotions qui entrainerait de nombreuses conséquences négatives.

Car, en effet, par moment, la solution ne sera pas tant de réguler nos émotions, que d’apprendre déjà à les accepter, et à ne pas en avoir honte. Comme évoqué précédemment, nous pouvons avoir malgré nous appris à culpabiliser de ressentir certaines émotions, à certaine intensité. Réapprendre à s’autoriser de vivre nos émotions, en les distinguant bien des comportements, peut donc être la clef.

Dans tous les cas, si nous rencontrons des difficultés dans nos démarches, il peut être intéressant d’aller explorer d’autres pans de la toile qui nous constitue. Par exemple, avons-nous assez d’énergie ? Avons-nous réellement assez de temps à y consacrer, qui rendrait autrement difficile le passage à l’action? 

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