Nous avons le souhait de changer, mais manifestement, quelque chose bloque. Soit nous ne comprenons pas ce qui nous bloque dans notre avancée, soit nous pensons comprendre mais nous n’arrivons pas à nous débloquer. Dans les deux cas, nous ignorons donc sur quel bouton appuyer pour avancer. Et si tout cela était l’affaire d’affaires inconscientes qui attendent de devenir conscientes ?
Comment tout cela fonctionne-t-il?
Nous n’aurions accès consciemment qu’à 10% des informations qui se meuvent en nous, que cela soit des données captées de l’extérieur grâce à nos sens, mais aussi des analyses et choix qui s’opèrent dans notre cerveau. Nous aurions en effet des milliers de pensées par jour qui s’activent dans notre inconscient, aussi appelé subconscient. Ces pensées inconscientes constituent une sorte de socle profond sur lequel se basent nos réflexions conscientes quotidiennes, qui ne sont alors que la partie immergée de l’iceberg. Un petit exercice parmi tant d’autres peut aider à prendre la mesure des choix inconscients qui s’opèrent dans notre cerveau. Lisez rapidement (maximum 3 secondes) l’image ci-dessous.
Avez-vous lu “les poissons sont dans la mer »? Soit vous allez consciemment voir “poison”, car le cerveau a compris qu’il y avait une erreur à détecter, et il a pu décider de vous transmettre l’information. Soit il peut faire le choix de vous faire croire que le mot écrit est “poisson”, car il estimera que le plus utile est de comprendre la phrase, et que les dessins de poissons semblent signifier que le mot juste est bien ce dernier. La même logique s’applique pour les termes « mère » et « mer ». Aussi, il y a un doublon. Le “la” a été répété 2 fois. A la fin de la première phrase et au début de la seconde. Le cerveau, souvent, juge inconsciemment que c’est là aussi une erreur et qu’il n’est pas nécessaire de nous transmettre l’information et nous fera alors croire que nous n’avions lu qu’un “la”.
L’inconscient travaille pour nous sans arrêt. Il gère constamment tout notre métabolisme, effectue plein de choix de l’ordre du psychique pour nous, déclenche les émotions etc. Il gère donc tout un lot de « données » sur lesquelles ensuite la conscience réfléchit, celle-ci étant donc comme la pointe immergée de l’iceberg à laquelle nous avons facilement accès.
Ce subconscient est très influencé par nos croyances. Il va en effet, dans les choix effectués, privilégier les données qui sont en cohérence avec ce que nous pensons déjà comme « vrai ». Par conséquent, plus nous croirons à la dissociation et à la lutte pour la réussite, plus notre inconscient sera attiré par des situations de la sorte. Inversement, plus nous croirons à la coopération et à l’esprit gagnant-gagnant, plus nos expériences et nos relations refléteront ces croyances.
A défaut de pouvoir avoir réellement conscience de ce qui se meut en nous, pouvons-nous, au moins, faire bouger cette conscience dans les tréfonds de l’inconscient? Affirmatif ! Nous pouvons imaginer le subconscient comme une grosse pièce plongée dans le noir. La conscience est représentée par une petite lampe qui aurait la capacité d’éclairer environ 10% de cette pièce. Cette lampe a ses habitudes. Elle éclaire donc souvent les mêmes endroits. Elle a aussi des facilités à se mouvoir dans certains recoins de la pièce.
Par exemple, le choix de la fréquence de respiration s’effectue sûrement, en ce moment-même, inconsciemment. Mais nous pouvons à tout moment reprendre conscience de celle-ci et la modifier, respirer plus calmement. Cette lampe a aussi ses difficultés, ses craintes, quand il est question d’aller explorer certains recoins. Des craintes qui sont souvent le fruit d’un conditionnement sociétal. Par exemple, nous sommes quasiment tous conditionnés à avoir peur de nos peurs, à ne pas facilement oser se connecter à elles pour les observer, les comprendre.
La prise de conscience est donc plus ou moins facile en fonction des cas mais reste dans tous les cas possible, et salvatrice.
Les difficultés rencontrées
L’inconscient n’est heureusement pas un problème en soi. Toutefois, certaines fonctionnalités en nous peuvent se dérégler, telles des machines qui “bug”, et déséquilibrer le système en son entier. Et c’est souvent dans l’inconscient que nous pourrons trouver l’origine de la panne.
Que ces pannes proviennent donc de nos croyances, de notre imaginaire, de nos conditionnements, de nos émotions, ou encore de nos traumatismes, l’enjeu résidera dans le fait de mettre le doigt sur la bonne origine du problème. Or, cette tâche n’est pas forcement facile car nous pensons souvent avoir “conscience” du problème, et recherchons alors des solutions inefficaces car “à côté de la plaque”. A titre d’exemple, nous pouvons être persuadé(e) que notre manque de bonheur provient d’un manque de reconnaissance. Nous mettons beaucoup d’énergie à atteindre cette reconnaissance. Or, ce besoin est en vérité déréglé et sans fin car provenant par exemple d’une blessure d’enfance qui ne demandait qu’à être soignée pour être apaisée. Et plus nous courons après cette reconnaissance, plus nous perdons de l’énergie. Plus notre bien être s’éloigne.
Aussi, ce subconscient est rarement accessible avec notre “mental”, un mode cérébral dans lequel les sociétés occidentales semblent surstimulées. Ce mode activerait surtout l’hémisphère gauche du cerveau, analytique, rationnelle, utile à sa manière, mais pas pour accéder à notre inconscient. Or, de nombreux autres modes, ou états, existent, restant souvent peu explorés, et qui sont efficaces pour avoir accès au subconscient. Ce sont des modes où l’imagination et les sens seraient bien plus actifs, où la compréhension ne passe pas forcément par des mots, ni même des “pensées”, mais plutôt par des ressentis qui permettent de capter des informations du subconscient et d’impulser des changements.
Les solutions, me voilà !
Observer nos croyances, nos émotions ou encore nos habitudes de fonctionnement est déjà une façon de rendre plus accessible des informations du subconscient. C’est aussi le cas de thérapies telles que la psychothérapie, ou encore l’hypnose, permettant par exemple de faire remonter des souvenirs lointains. Nous pouvons aussi apprendre par nous-même à aller chercher ces informations enfouies via des techniques telles que l’autohypnose ou l’écriture automatique. Et cette liste est loin d’être exhaustive.
Cette recherche d’information est aussi particulièrement efficace dans les problématiques de mise en action, de manque de motivation, afin de découvrir les raisons inconscientes à l’origine du blocage.
Par moment, la solution ne sera pas tant d’aller chercher une information que de venir directement modifier un mécanisme subconscient en s’aidant notamment des thérapies conçues à cet effet.
Enfin, une autre solution peut être de débrancher « le mental », de se reposer, via la méditation ou des exercices de relaxation. Ces exercices permettraient aussi d’apporter de profondes modifications dans le subconscient qui peuvent grandement aider à mettre en place les changements souhaités.