Lorsque que nous cherchons à mettre des actions en place mais que nous rencontrons des difficultés, ignorer l’origine des blocages amène souvent de fausses conclusions délétères pour notre bien-être. Mieux comprendre le fonctionnement du passage à l’action permet à l’inverse de nous redonner de réelles marges d’action.
Comment tout cela fonctionne t-il ?
Nous pouvons définir l’action comme la mise en marche de notre être vers un but que nous nous sommes fixé(e). Mais il ne faut pas croire que la réponse à “qui” fixe ces buts, et comment il les fixe, est simple. Et encore moins croire qu’il n’y a pas de bugs dans cette belle matrice qu’est notre corps quand il est question de passer à l’action.
En effet, qui fixe ces buts? Nous pouvons dire que ce sont nos désirs, mais ces désirs résultent de tout un lot de croyances, d’habitudes de pensée et de conditionnements, ou encore de blessures. En effet, rappelons la pyramide de Dilts (évoqué dans l’article sur les émotions). Le comportement, et donc le passage à l’action, est influencé par nos émotions, elles-mêmes influencées par nos pensées basées sur nos croyances, elles-mêmes basées sur nos blessures et automatismes. De surcroît, nous n’avons pas accès à 100% de nos croyances qui se cachent dans notre subconscient. Par conséquent, nous ignorons à quel point nous ignorons ce qui influence nos passages à l’action ou nos blocages.
Par ailleurs, cet inconscient fonctionne beaucoup avec notre imagination. Plus nous avons une idée claire de ce que nous souhaitons, plus notre subconscient aura des facilités à se mettre en mouvement vers ce but. Inversement, plus notre imagination est floue, parsemée de désirs paradoxaux et conflictuels, ou jonchée de stress et d’angoisses, plus le subconscient risque de mettre en place des actions auto-saboteuses.
Aussi, la mise en action demande au cerveau de sortir de ses automatismes et habitudes. Par conséquent, les changements que nous souhaitons mettre en place pourront se réaliser si la quantité suffisante d’énergie est disponible.
Enfin, le degré d’action que le cerveau est prêt à mettre en place dépend de phénomènes appelés “éléments motivationnels”. Par exemple, nous aurions instinctivement plus de facilités à nous mettre en action dans une situation où le ratio entre effort à réaliser et gains à obtenir est grand, permettant notamment d’économiser ainsi notre énergie. Ce mécanisme explique notamment l’addiction aux jeux vidéo où un si petit effort de clic sur une souris peut apporter le gain immense de vaincre un « boss ».
Ce mécanisme explique aussi pourquoi les personnes qui arrivent à se fixer des petits objectifs atteignables les uns à la suite des autres réussissent mieux à atteindre un objectif final grand, que les personnes qui se fixent dès le départ un objectif certes grand, mais lointain et abstrait pour le cerveau.
Un autre élément motivationnel est la “positivité” de la posture. Par exemple, si notre cerveau aborde la tâche comme un jeu (à tout âge, nous aimons jouer!), s’il se sent encouragé, soutenu, il sera bien plus motivé à réaliser les objectifs visés.
D’autres éléments motivationnels, dits “négatifs”, fonctionnent aussi, tels que la peur ou la soumission. Toutefois, ils sont moins efficaces et créent surtout des effets secondaires délétères pour le psychisme.
Les difficultés rencontrées
Souvent, nous avons un désir qui nous semble clair, et pourtant, nous n’arrivons pas à bouger. Rappelons que la volonté est le conscient, et que si celle-ci ne se réalise pas, c’est qu’il peut y avoir un manque d’énergie, de santé, mais aussi dans notre inconscient d’autres désirs, peurs, croyances, qui piègent notre volonté. Et les raisons ne manquent pas. Exposons quelques cas possibles.
Tout d’abord, rappelons l’idéal de toute puissance. Ce phénomène entraîne une habitude de se fixer des objectifs très élevés et abstraits qui démoralisent, à la place d’accomplir un petit objectif atteignable, qui satisfait le cerveau, qui se retrouve alors encore plus motivé à gravir les échelons et ainsi de suite.
Aussi, tel qu’évoqué dans l’article sur l’estime de soi, nous sommes conditionnés par la société à être plutôt dans une posture dite “passive”, ou de “victime” lorsqu’un événement négatif nous arrive. Nous ressassons ce que nous avons vécu de mauvais, nous nous focalisons sur les “coupables”, ce qui entraîne un grand lot de souffrance, de perte d’énergie, à la place de se mettre positivement en mouvement en recherchant des solutions et en réfléchissant notamment, et sans jugement, sur sa part de responsabilité.
De plus, de nombreuses croyances, souvent inconscientes, peuvent venir bloquer l’action, comme celles d’être persuadé(e) d’échouer, d’être nul(le), de ne pas y arriver. Des croyances souvent dues à des traumatismes mais aussi à la culture dans laquelle nous baignons. En effet, en France par exemple, l’échec est encore vu comme une source de “honte”, là où, dans d’autres pays, il signifie surtout le courage de ceux qui osent et qui, surtout, apprennent et grandissent de leurs erreurs.
Par ailleurs, lorsqu’un de ces automatismes de fonctionnement ou une croyance est découverte, et que nous souhaitons nous en libérer, nous nous confrontons alors à la difficulté de modifier nos habitudes. Des automatismes d’autant plus difficile à changer que nous sommes pris dans une dynamique de vie ou maîtrisons difficilement notre temps.
En parlant d’automatisme, le cerveau peut aussi plus simplement avoir pris de mauvais automatismes en matière de passage à l’action, tels celui de ne plus être habitué(e) à gérer sa frustration.
Les solutions, me voilà !
Si vous avez déjà lu d’autres articles, vous ne serez pas étonné(e) de lire que la première étape conseillée est… l’observation : « Qu’est-ce qui m’empêche de réaliser mon projet? ».
Si nous avons déjà une piste, telle qu’une croyance à relativiser, une blessure à soigner, elle peut se travailler de façon « thérapeutique”, en cherchant par exemple en séance de psychothérapie les causes dans l’enfance ou en venant modifier l’ancrage de la croyance sous hypnose.
Elle peut aussi se travailler dans son aspect “automatique’, dans le sens où cette croyance ou blessure tire la moitié de sa force dans la force de l’habitude. Par conséquent, travailler à muscler ses pensées différemment, et notamment positivement, comme nous pouvons muscler notre corps, permet de s’offrir des marges de manœuvre importantes, et souvent même suffisantes.
Enfin, rappelons que dans notre recherche de solution, plus nous aurons l’impression de nous amuser, et de nous fixer des petits objectifs atteignables, plus notre cerveau nous suivra pour se motiver à passer à l’action et nous ferra gravir, pas à pas, l’échelle toute entière !