Améliorer notre rapport avec les autres peut être soit l’objet du changement soit un facteur aidant. Nous trouvons deux grands axes de solution. Les premières sont tournées vers l’extérieur car elles agissent sur les interactions avec les autres. Les autres sont tournées vers l’intérieur, invitant plutôt à travailler nos croyances en lien avec ces relations. Ces secondes solutions rejoignent toutefois les premières en ce qu’elles entraînent aussi généralement des évolutions dans la sphère relationnelle.
Intérêts et effets
Les effets sont pluriels. Tout d’abord, améliorer les rapports avec les autres peut aider à améliorer notre estime de nous-même, calmer nos émotions, nos problématiques de désirs, ou encore d’énergie.
En effet, si nous travaillons à prendre conscience de l’effet miroir (tel qu’évoqué dans l’artiche sur les relations) qu’exerce les autres sur nous, nous pouvons ressentir du soulagement, du fait d’une mise en lumière d’un phénomène que nous ne pouvions pas jusque-là comprendre (pourquoi avoir tant de jalousie, de colère, envers certaines personnes par exemple).
Aussi, apprendre à relativiser la réalité perçue permet de réduire l’impact des jugements des autres sur notre propre estime de nous-même. Nous pouvons apprendre à être moins jugeant, moins critiques envers les autres, tout en apprenant à faire respecter ses besoins et sa propre vision des choses respectueusement. Ces dynamiques développent l’empathie et l’écoute. Des phénomènes qui aident globalement à se sentir mieux.
L’apprentissage de la relativité de la réalité à travers autrui va aussi permettre de régler plus efficacement les conflits en conscientisant mieux l’origine de ceux-ci généralement dû à des quiproquos, des difficultés de compréhension dans la communication de ce que chacun souhaite exprimer.
D’augmenter la “qualité” des rapports dans notre sphère relationnelle peut avoir pour effet indirect de satisfaire nos besoins de se sentir utile, important pour les autres et de renforcer ainsi le sentiment de “sens” à la vie. D’autres effets notés sont la réduction de la compétition, de la jalousie et le renforcement des dynamiques de partage, de coopération, de confiance.
Par ailleurs, ces solutions portées sur autrui risque d’entraîner des évolutions dans notre entourage. Certaines personnes pourraient s’éloigner, si nous leur apportons plus la même satisfaction du fait d’une plus grande affirmation de nos besoins ou limites. Nous pourrions nous-même nous éloigner naturellement de certaines personnes et en faire rentrer de nouvelles dans notre vie plus en phase avec nos besoins, ou plus enclines à nouer des relations plus saines pour nous. Ces évolutions risquent toutefois de passer par des étapes plus ou moins compliquées de deuil, de peur de l’abandon et de solitude.
Souvent, lorsque nous travaillons à améliorer nos relations, nous espérons que l’autre, ou les autres, en fasse de même. Malheureusement, ce n’est pas forcément le cas. Par conséquent, il est important d’effectuer ces changements pour soi, pour les bénéfices que cela apporte, et non pas dans l’espoir que les autres changent, au risque de focaliser son attention sur un leurre qui risquerait d’entraîner déception et mal être.
Comment tout cela fonctionne t-il ?
Si nous souhaitons améliorer notre rapport aux autres dans le sens de nous rendre, nous, plus empathique, plus tolérant, plusieurs axes s’offrent à nous.
Regardons d’abord le phénomène de miroir tel qu’expliqué dans l’article consacré aux relations de la 1ère partie. Nous pouvons mieux cerner ce phénomène en observant pourquoi certains comportements, ou façons d’être, de certaines personnes nous horripilent sans que nous sachions pourquoi. Il est alors très utile de se rapporter au passé et particulièrement à l’enfance. Car très souvent, ces “défauts” que nous ne supportons pas chez les autres sont ceux pour lesquels nous avons été fortement “grondés” ou qui nous rappellent une personne qui nous a blessé par le passé. Nous pouvons aussi avoir été conditionné(e) à trouver tels traits de caractère plus grave que d’autres.
Par moment, ce n’est pas l’effet miroir qui joue mais le fait d’interpréter le comportement des autres via notre propre réalité et en effectuant des suppositions inconscientes pour interpréter les faits et gestes d’autrui. Nous supposons notamment que les autres pensent comme nous pensons, qu’ils ont autant d’énergie que nous, qu’ils accordent autant de valeur et d’importance aux mêmes choses que nous, qu’ils ressentent les mêmes sentiments que nous dans les mêmes situations, qu’ils jugent comme nous jugeons etc. Par conséquent, travailler à observer ces phénomènes de biais d’interprétation de la réalité permettra de gagner en paisibilité envers les comportements d’autrui et en empathie.
Attention, ce n’est pas parce que nous gagnons en empathie que cela signifie se laisser faire par les autres. Cette croyance forte chez certains individus les condamne à entretenir des relations de piètre qualité. Or, faire respecter ses besoins et être empathique envers autrui sont deux phénomènes différents. Nous pouvons en effet faire respecter nos besoins via des façons de s’exprimer et de se comporter qui respectent les autres (par respect nous entendons être moins dans la manipulation, le jugement, les critiques etc.). Et pour cela, nous pouvons faire attention à la “forme” de notre communication
En effet, les grands axes de communication sont la forme et le fond. Le fond, c’est ce que nous souhaitons dire. La forme, c’est comment nous l’exprimons, avec des mots, mais aussi avec tout le para verbal en lien. Par exemple, nous sommes plus enclin à répondre sur la défensive et à rentrer dans un conflit non constructif face à quelqu’un qui nous dirait “tu me manques de respect” (verbal), avec un ton colérique (para verbal) et des bras qui s’agitent violemment (para verbal) et plus enclin à aller vers un dialogue constructif envers une une personne qui nous exprime calmement (para verbal) son ressenti: « je sens que tes propos me mettent en colère car j’ai l’impression de ne pas être respectée » (verbal).
Une des solutions déjà modélisées et bien connue pour apprendre à mieux s’exprimer est la communication non violente (CNV). Beaucoup d’autres modèles existent, comme l’Éducation Populaire pour les communications du groupe ou encore la Discipline positive pour les enfants.
Par ailleurs, nous pouvons travailler notre écoute en tant que telle. C’est à dire écouter ce que l’autre a à nous dire sans être focalisé(e) sur ce que nous, nous aimerions répondre à ce qu’il est en train de dire, dans l’espoir de surtout pouvoir parler de nous. Ecouter cet autre personne sans essayer de donner constamment son opinion, de surcroît s’il n’a pas été demandé. Sans juger, car nous ne savons finalement pas comment nous aurions réagi à sa place si nous étions dans son corps, et vécu tout ce qu’elle a vécu.
Les bénéfices d’une telle écoute sont multiples. Là où les deux personnes ressortent morose d’une discussion où personne n’a eu le sentiment d’être réellement écoutée, nous pouvons expérimenter la gratification que nous ressentons d’avoir offert une telle écoute et offrir à l’interlocuteur l’expérience positive d’avoir enfin été réellement écouté. Nous augmentons alors nos chances que ces autres nous offrent un jour aussi une réelle écoute.
Dans cet espace de silence que nous offrons lors de l’écoute, nous pouvons aussi nous rendre compte de nos projections et attentes que nous avons sur les autres ou encore de nos actes de manipulation négative pour notamment combler nos blessures à travers les autres ou pour laisser ces autres porter nos propres parts de responsabilité. Cette conscientisation peut aussi porter sur l’attitude négative des autres à notre égard, et nous amener donc naturellement à nous en éloigner au besoin.